Dimanche 18 février 2018, 14ème journée Honneur IdF

RCV vs EMCS 77 / 26-07

@garethdavies
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A des niveaux différents dans cette poule 2, il s’agissait de reprendre un rythme, et la poursuite d’objectifs, après 3 semaines d’entraînements perturbées par la neige, et la valse hivernale à tous temps des reports de matchs. Près d’un mois sans compétition, au régime sec, on allait en mesurer les conséquences. Les 2 équipes du jour se présentent donc avec des ambitions différentes : viser le plus haut au classement pour la qualification aux phases finales pour le RCV, qui reçoit, exister et se maintenir pour l’EMCS qui se déplace. A noter tout de suite, malgré des enjeux somme toute importants, la rencontre s’est déroulée dans un excellent état d’esprit, sportif, combatif mais fair-play. Ces fameuses valeurs de l’ovalie, très décriées de nos jours, que le rugby amateur se fait un Honneur de rappeler aux Pros du métier.

Après le forfait de l’équipe Réserve de Melun, le rideau s’étant levé sur un déjeuner convivial des réservistes à la diète de jeu, c’est un brillant soleil qui accueillent les 30 curistes, avec une tribune pleine, grâce aux actions et aux animations du CUV, le kop chantant et motivant du RCV. Les bleus et blancs se présentent avec un effectif remanié, tout fraîchement entraîné sous les ors du Centre National de Rugby de Marcoussis, pour faire tourner les postes et les talents, et disposer d’options pour le reste de la saison. Quand on veut durer, on mange plus sainement, on varie les plaisirs et les vitamines, on teste des possibilités, on complète l’alimentation. Ce groupe étendu permet donc de voir venir. Au coup d’envoi, sur une réception propre et une passe pivot, on se met à penser que l’après-midi va tourner à la démonstration pour les locaux. Mais voilà, après une cure forcée sous des conditions de haute altitude, les remontées mécaniques du ballon sont un peu rouillées. Le rythme faiblit d’entrée, impacté par la farouche volonté des visiteurs d’avancer et de jouer crânement leur chance. Un jeu à une passe, diablement efficace pour confisquer le ballon a des Versaillais qui jouent désormais en contre. Après quelques minutes, le score est vierge mais le spectacle est plaisant. Petit à petit, le RCV prend la mesure de son adversaire, en s’envoyant d’abord en défense, globalement discipliné, puis met la main sur le match avec 2 ou 3 actions de classe, dont l’une apporte le 1er essai, après une course au diapason de l’ensemble de la ligne, qui retrouve ses gros pour la conclusion près des perches du pilier Serres-Cambot. A 7 à 0, le match est lancé, le rythme semble retrouvé. Si les actions sont efficaces, elles le sont des 2 côtés, Melun ayant décidé de vendre chèrement sa peau (sur les os ou rembourrée, selon les postes.) Quelques minutes plus tard, à la 16ème minute, toujours dans le style mouvement total, c’est le talonneur Bruno Guyot qui vient conclure en force un mouvement des lignes arrières. A ce stade, dans un stade Porchefontaine conquis, on se dit que l’après-midi va être longue pour les visiteurs. Seulement voilà, un régime forcé rameute toujours sa baisse de régime. Capot ouvert, manque de vitamines, enjeux primant sur le jeu, c’est à n’y pas croire. La mi-temps est sifflée sur le score de 14 à 0 pour les Versaillais, avec cette impression que le match aurait pu être tué lors du premier acte.

Car à ce jeu de la faim qui justifie les moyens, Melun utilise les siens à bon escient, jouant à cache ballon, avec de sérieuses étincelles de quelques-uns de ses ¾. Dans cette joute de Surveilleurs de Poids, en anglais dans le texte, il y aura clairement une mi-temps chacun. Version plat-dessert primant sur l’entrée-plat. Après la pause, les Marnais reprennent leur jeu simple à une passe, en percussions permanentes, sevrant les Versaillais de munitions sérieuses. Réorganisée derrière après la sortie sur blessure de Ken N’Tazambi (on pense à toi !), les Bleus et Blancs jouent plus sur l’occupation que sur la perforation, à l’exception de quelques raids au buffet de Nicolas Cortade. Seulement quand ils ont le ballon… Et là, une fois encore, c’est diète forcée, les curistes en noir en ayant décidé ainsi.

Malgré tout, et c’est sans doute cela qui a fait la différence ce dimanche, au-delà des différences de moyens, c’est l’ambition et la préparation qui a fait la différence. Au jeu du chat et la souris, ce sont les matous versaillais qui, d’expérience, arrivent à retourner une bouillie de rugby en un match plus accompli. Et à mettre la main sur le score. Par 2 fois (G. Mignot et Paul Ottou), les versaillais vont à dame et corsent l’addition. Pas de conséquences sur une seconde mi-temps moins bien abordée ou moins bien maîtrisée. Et ce n’est pas le baroud d’Honneur des visiteurs pour ne pas repartir Fanny (très justement récompensés par un essai à la dernière seconde) qui viendra ternir la fête (victoire à 5 points, bonus offensif dans la panse.) Simplement un rappel à l’ordre, un marqueur pour les matchs à venir, qui devront être tués dès la moindre occasion. Pour ne pas craquer à 10 mètres du bol de sangria, d’un buffet, d’un festin que l’on espère total.

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