Dimanche 10 mars 2018, 15ème journée Honneur IdF
RCV – CLERMONT CR 39-08
Examen du bulletin de l’élève Ryan-Charles Versailles : atteintes des résultats attendus, mais une certaine frustration qui pointe, compte tenu d’un potentiel parfois inexploité.
Disons-le tout de suite, le Conseil de Classe est satisfait, car le 2ème trimestre s’achève par une victoire avec le bonus offensif. Job done. Le diable étant parfois dans les détails, les profs et les camarades de classe vont toutefois pinailler, puisqu’on exige toujours plus d’un élève brillant qui s’ignore…
Lorsque la sonnerie retentit, les bonhommes en blouse bleue et blanche se mettent en rang, déterminé à en découdre. Bien boostés par la classe d’à-côté qui distribue un 0 pointé à la classe verte de Clermont (105-00 pour l’équipe Réserve qui monte en puissance !), il s’agissait de se mettre au diapason et de réussir son passage en classe de musique. Premier avertissement suggéré par les Champions Ile de France 2017, ne pas sombrer dans la facilité, mais réciter sa leçon jusqu’à la récré.
Le DST du jour ne présentait pas de réel danger pour un élève appliqué et concerné. Sans manquer de respect à une vaillante équipe de Clermont (les 2 équipes ayant défendu leurs chances jusqu’au bout, et avec la manière malgré les circonstances), l’opposition s’annonçait déséquilibrée, comme en témoignaient la distance au classement et la distance kilométrique entre l’Oise et les Yvelines. Seulement voilà, au sortir d’un hiver rigoureux qui avaient fermé un bon nombre d’écoles, le programme puait le match de reprise : sans rythme, imparfait, frustrant au final. Un soleil printanier qui distrait les élèves, des parents et des camarades venus en nombre sur le bord du terrain (le CUV en tête), on allait tirer l’élève RCV loin de sa concentration de préparation du BAC, bavant à la fenêtre, ses envies de batifoler en bandoulière. Versailles met cependant la main sur ce match, une composition scolaire, efficace sans étincelles. Dès la 4ème minute, un essai d’Aurélien Richard anime la classe d’un léger brouhaha. Essai non transformé, un signe peut-être. Puis trop de rab à la cantine étouffe les intentions, les élèves ronflent, grattent le papier plus que des ballons, les visiteurs percutent en jeu à une passe, la défense prend le pas sur l’attaque, on commence déjà à se faire ch*** (Pan ! 100 lignes pour le langage de charretier.) A toi à moi, une maille à l’endroit, une maille à l’envers, un jeu d’occupation au pied sur courant alternatif, et Versailles, que l’on sent en sous-régime, peine à tuer le match. A la 23ème minute, nous n’avons eu qu’une pénalité de part et d’autre à nous mettre sous la dent. A 8-3 pour le candidat Versailles, c’est peu cher payé compte tenu des ambitions de mention et de classe prépa. Pour justifier les attentes toutefois, voire donner des regrets sur la note finale, Versailles va alors accélérer et planter 2 fois par 2 actions de classe. La première par une superbe action d’arrières où tous les ¾ touchent le cuir, percée d’Hongnat, passe à Billoud, redoublée dans le tempo avec Verstraete, qui lâche pour Lagarde qui aplatit. Quelques minutes plus tard, c’est un long raid solitaire du minot Raphaël Verdier, pur produit de l’école versaillaise la bien nommée, qui finit derrière la ligne. En 5 minutes, RC Versailles a illustré un paradoxe : briller à l’oral, négliger l’écrit, montrer sa valeur et attiser la frustration par la suite. A 20-8, on peut quand même voir venir. Juste avant la mi-temps, rappelant qu’en plus il maîtrise le facteur chance quand il connaît le sujet à l’avance, un nouvel essai de Benjamin Hongnat (contre sur l’ouvreur qui colle aux mains) s’inscrit sur le cahier de correspondance : un travail scolaire efficace, mais une meilleure maîtrise, du rythme et une relative lucidité souligneraient tellement mieux le potentiel de Ryan-Charles… Le bonus en poche, on ne boude pas non plus complètement son plaisir.
La seconde partie de l’examen est malgré tout plus brouillonne, comme si l’élève dépassait le maître en termes de facilité et de nonchalance. Un brouillon de rugby, un buvard d’intentions, des petits carreaux en guise de ligne, une vision étriquée de la filière d’excellence que vise l’élève RCV. Pas de grand lyrisme, un collectif qui peine à se fixer sur la clé de Sol-idarité, des élèves maladroits en éducation manuelle et technique, un balbutiement de l’Histoire. Côté maths c’est assuré, avec les gros qui donnent dans l’essentiel, par 2 fois sur combinaisons en touche, par le revenant MaMat Batista, qui plante 2 fois pour souligner le travail collectif. Le reste de la composition est une addition de plusieurs maladresses, manque de continuité, pénalités dans nos 30 mètres malgré un appel à la discipline. Bref, une équation à plusieurs inconnues.
Cette saison, puisque l’élève RC-V a manqué sa chance de briller en contrôle continu, il va falloir briller aux examens. D’abord en bac blanc sur l’Ile de France, où la Réserve est plus que jamais en course pour conserver son titre, et la Première pour accrocher une place qualificative en régional, puis sur le vrai BAC, en Championnat de France, où il faudra collectivement aller chercher un ¼ de finale (pour la Première), et un titre pour la Réserve (qui sait ?). Quand on voit le potentiel de cette classe, et le niveau de frustration du jour des acteurs et des spectateurs, on se prend à rêver des palmes académiques et de mentions Très Bien. Vu la qualité des effectifs, l’esprit de ces groupes qui vivent bien, les partenaires et les bénévoles qui poussent derrière, c’est bien le moins qu’on puisse espérer de ce brillant élève, capable de soulever les foules et, comme prévu, de nombreux trophées. Prendre les matchs les uns après les autres, et à partir de là…