Les prévisions météo avaient été mauvaises au point d’envisager d’utiliser le terrain synthétique, la nuit de samedi enflammée par un vent sifflant et violent, mais la chance était là en ce dimanche matin, le soleil était revenu et avec lui l’annonce d’une belle après-midi.
Et l’après-midi fut belle avec tous les ingrédients d’un scenario de film « à suspense » allant crescendo !
Houilles arrivait à Versailles plein de certitudes du fait d’un parcours jusque- là impressionnant avec une troisième place indiscutable.
Les Versaillais, au fond du classement et en attente lancinante de récupérer des joueurs cadres toujours blessés, ne devaient compter que sur leur énergie, leur solidarité et leur détermination pour ne pas encaisser une défaite supplémentaire.
Et le début de match n’est pas des plus rassurants avec Houilles qui immédiatement confisque le ballon en avançant sur tous les impacts. Versailles essaye de baisser la pression ovilloise au pied… mal exécuté car une relance partie de l’aile gauche balaye tout le terrain en se terminant dans l’en-but à droite dans une grande facilité. Il y a moins de 10 minutes qu’on joue et Houilles mène par 5-0.
La réponse versaillaise se situe trois minutes plus tard. Une relance partie des 10 m s’enfonce dans le paquet ovillois et traverse la terrain pour aboutir après deux mêlées ouvertes à 5 m de ligne adverse. Le choix du renversement probablement gagnant n’est pas fait. C’est Benoit Péronnet qui s’arrache et vient plonger avec rage dans l’en-but ovillois. Versailles revient au score de 5-5 par cet essai !
Houilles vexé par cette détermination va alors s’appuyer sur son point fort, le groupé pénétrant principalement à partir des touches … mais là, la bataille va être féroce et la résistance versaillaise épatante pour empêcher les progressions habituelles du paquet ovillois.
Houilles passe néanmoins une pénalité pour mener sur le score de 8-5. Réduit à 14 par une exclusion temporaire durant les dernières minutes de la 1ère mi-temps, Versailles souffre alors. Un dégagement contré, une progression dans la défense versaillaise et un renversement plus loin, voilà le pire qui arrive avec un second essai ovillois sur l’aile droite juste avant les citrons.
Houilles est alors bien devant sur le score de 15-5 et l’inquiétude palpable chez les Royaux.
Reste la seconde mi-temps à jouer et, avec elle, un scenario qui va se programmer et mettre en place tel que personne ne pouvait l’imaginer. Antoine Dejorna, pris en l’air sur le coup d’envoi, est obligé de sortir définitivement.
Houilles veut le KO et insiste sur les groupés pénétrants qui sont bataillés comme jamais par les versaillais pour empêcher les progressions avec évidemment des fautes parfois sifflées. Le botteur ovillois ce dimanche n’est pas en réussite et le ballon, deux fois au moins, frôle les poteaux versaillais.
Plus grave, Versailles prend coup sur coup deux cartons blancs et se retrouve plusieurs minutes à 13 contre 15 avec une succession de touches et mêlées ouvertes à 5 m de la ligne. Les ovillois vont réclamer un essai de pénalité pour fautes successive que l’arbitre ne leur accorde pas.
La séance de force imposée aux versaillais arc-boutés sur leur ligne est impressionnante. Au bord du KO, Versailles soudainement desserre l’étreinte en sortant de ses 22 m puis de ses 50 m.
Le plus dur est fait. Avec le retour des joueurs exclus temporairement, le jeu s’équilibre. Sur une conquête en touche propre, la paquet versaillais déroule et va s’écraser dans l’en-but ovillois avec Nicolas Cortade en figure de proue, senior 1ère année en tutorat avec Massy, tout un symbole !
Avec la transformation qui suit, Versailles revient à 12-15.
Il reste 5 minutes à jouer. La sérénité ovilloise a disparu en même temps que la domination versaillaise s’est installée. Les spectateurs versaillais font alors entendre leur voix dans la tribune comme jamais.
Avec l’énergie qui leur reste, les Bleus et Blancs vont remettre la marche en avant et jouer dans la défense adverse au point que sur un renversement Yannick Lefevre s’infiltre entre les centres pour s’échapper et 15 m plus loin aller aplatir entre les poteaux dans une ambiance de feu.
Le marqueur transforme son essai lui-même et Versailles passe alors devant, pour la première fois, sur le score de 19-12.
Deux minutes plus tard, c’est une pénalité qui est sifflée pour un hors-jeu ovillois. Yannick Lefevre continue sa partition musicale du jour en réussissant son coup de pied. Versailles mène alors par 22-15.
Houilles va se révolter durant les 4 minutes d’arrêt de jeu mais rien n’y fera, les Versaillais tiennent leur victoire et lèvent les bars au coup de sifflet final.
Versailles s’impose sur le score de 22-15 avec un score en sa faveur de 17-0 en seconde mi-temps !
En ce dimanche, les Versaillais avaient faim, très faim…les Ovillois ont été pris par surprise, la bravoure locale a fait la différence. On ne manquera pas de saluer les joueurs ovillois pour leur comportement exemplaire dans la défaite. On peut être sûr que le match retour sera animé !
Les matches « aller » sont terminés…il fallait vraiment une victoire pour retrouver un minimum de sérénité. La suite, c’est dans 15 jours contre Sarcelles à Porchefontaine.
Il y aura alors absolue nécessité de mettre sur le terrain les mêmes ingrédients que lors de ce dimanche ensoleillé et plein d’une joie réconfortante pour tout le travail réalisé, dans la douleur, par les joueurs et les entraîneurs depuis le début de saison.
Hauts les cœurs !
