Répétition Générale ! RCV-EGG 15

Dimanche 8 octobre 2017

RCV 34 – Entente Goussainville/Gonesse 6

Les représentations avaient déjà commencé la semaine dernière, mais l’orchestre était encore en rodage. Les grosses caisses, les tambours, les cordes, les violons voire quelques mandolines s’il faut remettre les pendules à l’heure. Depuis l’année dernière, on avait toutefois décidé de laisser les trompettes et les pipeaux de côté… Jour de bal à la maison, pour la première fois de la saison, il s’agissait de s’accorder et de réussir un concerto sans fausses notes. Au coup d’envoi, on sent une concentration et une application professionnelles : jouer juste et jouer clair. Malgré quelques cafouillages, les Versaillais mettent la main sur le ballon. En face avec l’EGG 15, on hésite entre hard-rock et heavy métal : plus lourds, moins mobiles, mais une furieuse envie de ne pas vendre sa peau sur la scène de Porchefontaine. Sur une des premières accélérations, en pizzicato, la lumière jaillit du centre, avec un Antoine Dussaix venu de son aile, retrouvé intérieur par une merveille de passe aveugle, envoyant le soliste à l’essai, après s’être pelé 30 m et quelques partitions de ¾ adverses. A 7-0, transformation assurée par Julien Lagarde, le concert ronronne et on s’attend à passer un bon dimanche. Seulement voilà, dans cette répétition générale de début de saison, il y a encore quelques fausses notes, un manque d’harmonie. Pour des bonnes raisons toutefois, par altruisme assumé. Sur une action déployée côté gauche par exemple, plusieurs artistes touchent le ballon, Julien Lagarde, Vincent Rodionnof, Damien Verstraete, Paul Otou. Par excès d’harmonie, sur la dernière passe notamment, l’action finit en touche. Gérant les vagues noires qui attaquent la partition, les Versaillais gèrent la maîtrise, utilisent les fautes adverses pour soigner le score, à 10-0 puis 10-3 sur un relâchement coupable. Coupable comme l’expression d’une corde de guitare, le coup de la corde à linge, et une cravate versaillaise qui finit en biscotte, à défaut de sonner plus faux encore. A 14, les locaux serrent le jeu. Et marquent presque 2 fois, s’il n’y avait pas cette frustrante dernière passe qui passe en touche ou qui finit sur une action de défense (charge et feinte à une main de Matthieu Batista notamment.)

Les inspirations sont agréables, volontaires. Les joueurs se paient même le luxe d’appliquer à la lettre les consignes du chef d’orchestre. Plus tôt dans la semaine, Alain Jamain avait précisé qu’il y avait souvent de bons coups à jouer, petit côté. Qu’à cela ne tienne, sur une sortie de mêlée, passe lazer vers Paul Otou petit côté, qui joue son duel et son solo à la lettre, sur 2 mouvements de cannes en tchic-tchac, laissant son vis-à-vis le nez dans le gazon, pour aller planter sa première banderille de l’après-midi. A 17 à 6 à l’entracte, l’essentiel est fait, mais le public n’est pas encore totalement conquis.

Sur le 1er mouvement de la reprise, une fausse note fait décamper une corde de plus de l’orchestre versaillais, jouant plus pour le coup un mouvement du Rondo Venezziano qu’un opéra de Mozart. Carton jaune pour une 2ème cravate, et les royaux jouent à 13. Pour une courte durée, puisque les visiteurs leur rendent la politesse, s’effaçant sur un arrêt buffet à l’épaule. La récitation cafouille un peu, par moins de ballons en touche, et moins de continuité d’actions, ainsi qu’une attitude volontaire des visiteurs dans les rucks, ce qui donne autant de fil à retordre à l’homme au sifflet

qu’aux attaquants versaillais. Avec abnégation, application en suivant, les Versaillais ne s’en laissent pas compter. Mieux, les archets s’accordent, balançant leurs flèches bleues à tout va. Sur une première action, version caguade de dégagement, Paul Otou, le premier violon, hérite du ballon dans les 40, puis envoie le solo en se fadant la défense entière, en allant déposer une clé de Paul en terre promise. Puis Antoine Dussaix, premier violon également, qui avait récité son adagio en pointant entre les barres, se paie le luxe d’un ultime récital, sur une passe au pied millimétrée, au buzzer, d’un Damien Verstraete insipiré. Ce dernier qui, sur un ultime mouvement, passe la transformation en drop. Quand ça veut bien…

Au bout d’une symphonie collective certes inachevée, avec quelques fausses notes, le concerto sonne tout de même comme une sacrée promesse. 2 flèches aux ailes qui propulsent l’équipe 5 fois derrière la ligne, de beaux mouvements collectifs qui s’harmoniseront sans contre temps, des gros qui ajusteront la conquête, pour combler une salle comble, et atteindre les objectifs d’un orchestre ambitieux.

En lever de rideaux, l’équipe Réserve a de nouveau récité un très beau rugby, en 2 mouvements distincts, remettant Fanny au bar, en s’imposant par 48 à 0.

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